Intégrer par le travail, sécuriser des trajectoires par le CDI et la maîtrise du français : ces éléments sont importants pour permettre aux réfugiés de s’intégrer sur le territoire français. Aux Cuistots Migrateurs, nous construisons une intégration professionnelle pérenne des réfugiés grâce à un duo singulier : notre traiteur qui embauche et forme sur le terrain et une école de cuisine dédiée qui accompagne et professionnalise. Oui, une économie sociale et solidaire passe par l'emploi des réfugiés et un accès à la formation.
Un parcours inspirant d’intégration par le travail
Une SAS qui embauche et forme sur le terrain
Le point de départ est simple : un emploi adapté et stable, en production réelle. Les Cuistots Migrateurs recrutent des personnes réfugiées en contrat à durée indéterminée. Pour rappel, les réfugiés ont des papiers et peuvent bénéficier d'un contrat de travail en France.
Pour Louis Jacquot, cofondateur, le CDI était une évidence car c’est un levier d’intégration sans égal : « Pour les réfugiés, le CDI reste une priorité car il est synonyme de stabilité. Il est, par exemple, le corollaire d’un logement, d’une vie sociale et finalement d’une carrière professionnelle.»
Nous dispensons alors une formation sur le terrain, directement en cuisine. Notre accompagnement pour la montée en compétence permet alors à la personne d’être résiliente sur le marché du travail, au-delà même de son temps chez nous. Cette dynamique d’insertion professionnelle pose un cadre clair et permet une montée en compétences continue sans faire de compromis avec l’exigence de qualité propre à n’importe quelle entreprise du secteur.
Une équipe multiculturelle qui apprend et transmet
La progression personnelle est aussi rendue possible grâce à l’équipe. Les cuisines sont un espace de transmission entre les différents membres. L’entreprise a « créé une équipe salariée multiculturelle dont le cœur est composé de réfugiés statutaires (ndlr : munis d'un permis de séjour et de travail) », rappellent les cofondateurs. Cette diversité nourrit la formation au quotidien : les gestes se partagent, les recettes se précisent et la langue se pratique en situation réelle.
Mais cela va bien au-delà, comme le rappelle Babacar, réfugié Sénégalais et Cuistots Migrateurs depuis 2018 : « Mes collègues m'ont aidé pour un grand nombre de démarches : trouver un logement, les renouvellements de papiers et même des voyages. »
De la formation à la stabilisation : parcours concrets
Babacar : de la précarité à la stabilité par le métier
Le chemin vers l’autonomie commence souvent par l’accès à un cadre stable. « Quand je suis arrivé en France en 2017, mon assistante sociale m’a parlé de cette entreprise vue sur Internet. » raconte Babacar. « Elle m'a expliqué le projet, ça m'a plu et j'ai postulé. »
Avec ce travail est alors venu la stabilité et l’intégration : nouveau logement, crédit bancaire, etc. « Grâce aux Cuistots, j'ai appris à envoyer des mails, à faire un calendrier sur mon téléphone. On m’a appris à m’organiser ici ! » s’enthousiasme Babacar avant de souligner aussi le rôle du collectif : « Ici, on est au moins 9 ou 10 nationalités différentes en cuisine. C'est un mélange qu'on ne peut pas expliquer, il faut juste le vivre. »
Aujourd’hui, Babacar est chef de partie Cocktail.
Rojot : apprendre, travailler, s’installer
Arrivé en 2000, sans compétence particulière pour la cuisine, Rojot cumulait les petits emplois sans pour autant s’intégrer avant d’entrer aux Cuistots Migrateurs. Il raconte : « Le travail chez Les Cuistots Migrateurs m’a permis de pratiquer le français, de rencontrer des gens et de mieux comprendre les démarches à effectuer. Les assistantes sociales m’ont aussi beaucoup aidé. »
Son parcours rappelle l’importance d’un travail déclaré et stable dans la construction d’une vie en France. Rojot : « Avoir des fiches de paie m’a aidé pour tout. En 2008, j’ai même pu acheter un appartement. » Aujourd’hui, il conclut sereinement : « Je suis fier de travailler avec les Cuistots Migrateurs : c’est comme une famille. Ici, je suis tranquille. »
Aujourd’hui, Rojot est Second de cuisine
Vivek : sortir de l’isolement, gagner sa place
Arrivé en Europe en 2014, Vivek a commencé par connaître le chômage : « J’ai passé presque un an sans travail. C’était une période très difficile. Puis, un ami m’a pris en cuisine et m’a montré les premiers gestes. »
Cela a ensuite enclenché un cercle vertueux d’intégration sociale et professionnelle : « Le travail aux Cuistots Migrateurs m’a aidé à rencontrer des personnes des quatre coins du monde. Cela m’a permis de sortir de l’isolement dans lequel j’étais. Aux Cuistots Migrateurs, je suis content : on m’a fait confiance, j’avance et je transmets à mon tour. »
Aujourd’hui, Vivek est Chef de partie Dispatch.
Un accompagnement intégré avec l’École des Cuistots Migrateurs
Une entité dédiée à la formation métier et au français
Pour étendre l’impact et sécuriser les parcours, l’École des Cuistots Migrateurs, association reconnue d’utilité publique, a été créée fin 2020 pour prendre le relais pédagogique. Louis Jacquot explique : « Elle forme des personnes réfugiées au métier de commis de cuisine et au français à visée professionnelle, avec des formations courtes, gratuites, diplômantes, pour leur permettre de trouver un emploi et de faire carrière dans la restauration, pas seulement chez nous. » L'an dernier, cet engagement sociétal fort a permis la formation professionnelle de 130 personnes.
Un accompagnement social sur mesure
Depuis 2024, Les Cuistots Migrateurs proposent à ses chefs qui le veulent d’être accompagnés par une assistante sociale payée par l’entreprise. Cela permet de renforcer et d’accélérer l’intégration des réfugiés par le travail.
Un modèle pour les territoires
Pour celles et ceux qui cherchent un dispositif efficace d'insertion des réfugiés, l’articulation entre formation en situation réelle, accompagnement linguistique et socio-professionnel et exigence économique, produit des résultats concrets : accès à l’emploi, progression de carrière, stabilisation résidentielle, autonomisation administrative et financière. Du premier contrat aux responsabilités de poste, jusqu’à la naturalisation pour certains d’entre eux, le travail reste le meilleur des programmes d'inclusion et la plus efficace des politiques d'insertion des réfugiés sur le territoire français.
Aux Cuistots Migrateurs, cela s’exprime chaque jour derrière les fourneaux, dans les carrières que l’on construit et dans la qualité des plats que l’on sert. Une preuve par l’exemple que la formation professionnelle des réfugiés est à la fois un enjeu d’inclusion et une stratégie de création de valeur.
 
        .png) 
             
             
           
           
           
           
           
          